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Les 3 brasseries de l’abbaye St Gall et la bière à l’époque carolingienne.

 

Etude de 152 pages sur les bières carolingiennes, les ingrédients de brassage, l'évolution de la brasserie entre 750 et 1200  et le rôle des moines .

Elle examine à la lumière des documents de cette époque les idées préconçues qui circulent sur les bières au temps de Charlemagne. 

  1.  Les abbayes font-elles renaître la brasserie au début du moyen-âge en améliorant les techniques de brassage ? Ou en autorisant la bière à devenir la boisson ordinaire des nonnes et des moines ?
  2.  Les moines brassent-ils eux-mêmes ? Ou bien leurs nombreux serviteurs font-ils le travail au sein des abbayes et sur leurs vastes domaines agricoles ?
  3.  Quelles techniques sont employées ? Maltage, grains crus, houblonnage, gruit et herbes aromatiques, etc.
  4.  Quels volumes de bière brasse-t-on chaque année dans les abbayes ?
  5.  La bière est-elle cette boisson aigre et mal fermentée que décrivent les historiens modernes ?
  6.  Pourquoi l'époque carolingienne marque-t-elle un tournant dans l'histoire de la brasserie d'Europe occidentale ?

 

Ch. BERGER, Les 3 brasseries de l'abbaye St Gall et la bière à l'époque carolingienne - 2021.pdf

 

Résumé :

Flasque en érable avec restes de bière d'orge mielée houblonnée retrouvée dans la tombe alémanique 58 datant de 580 à Trossingen. Archäologisches Landesmuseum Baden-Württemberg
Etude de 150 pages sur les bières carolingiennes, les ingrédients de brassage, l'évolution de la brasserie entre 750 et 1200  et le rôle des moines.

Elle examine à la lumière des documents de cette époque les idées préconçues qui circulent sur les bières au temps de Charlemagne.

Galerie de 18 images originales illustrant l'étude de la brasserie carolingienne.

 

Le plan programmatique de l’abbaye de St Gall conçu en 820 est un point de départ pour étudier le rôle de la brasserie dans l’économie carolingienne. La bière est bue par les laïcs et le clergé. Moines et moniales sont officiellement autorisés à boire de la bière depuis le synode d’Aix la chapelle de 816, et à faire brasser de la bière dans l’enceinte des abbayes. C’est pourquoi le plan de St Gall prévoit une brasserie pour la bière des moines, une pour celle des hôtes de marque, une enfin pour la « petite bière » des nombreux serviteurs de l’abbaye, des pauvres, des pèlerins et des malades.

Polyptyques, chartres et cartulaires complètent ce plan en offrant des données chiffrées touchant le brassage de la bière, la gestion des nombreux ingrédients de la brasserie examinés dans le détail, l’économie des abbayes. Ces documents permettent de comprendre l’organisation générale de la brasserie à l’échelle de plusieurs domaines agricoles, voire d’une région entière comme le bassin de la Meuse. Ils permettent également d’esquisser l’évolution du statut social des meuniers, des malteurs, des brasseurs, de leurs métiers et de leurs techniques. Initiés sous les Carolingiens, de profonds changements sociaux économiques conduisent vers le 12ème au relatif affranchissement des métiers de la brasserie qui migrent du milieu rural vers les villes marchandes.

Tout ce dossier baigne dans l’atmosphère d’une Europe occidentale en plein essor économique et politique. Ce contexte stimule la brasserie. Nous serons amenés à questionner les rôles respectifs des laïcs et des moines dans ce renouveau de la brasserie européenne. Quel fut le rôle des abbayes ? Les moines ont-ils été de véritables innovateurs dans ce domaine technique ?

Sous les Carolingiens, une abbaye n’est pas seulement le refuge de ceux et celles qui prient. Les abbayes accueillent aussi les puissants de ce monde. Les équiper d’hôtellerie avec cuisine, brasserie, boulangerie, cellier, étable, écurie relève d’un plan politique. Dotées d’avantages matériels considérables, elles sont des pôles socio-économiques et des centres de pouvoir politique du monde carolingien. Plus que les palais, les abbayes assurent le maillage territorial et la surveillance politique du vaste empire carolingien.

 

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