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Les plantes psychotropes et les bières amérindiennes en Amérique du Nord.
Les plantes psychotropes se sont-elles substituées aux boissons fermentées en Amérique du Nord pour accompagner les cérémonies, les fêtes collectives, les rituels et les évènements quotidiens ? Si oui, pour quelles raisons et selon quels mécanismes socio-culturels ?
La liste des plantes psychotropes utilisées en Amérique du Nord depuis plus d’un millénaire est longue : du tabac jusqu’au sumac, des plantes très fortement caféinées et vomitives comme Ilex vomitoria ou le cacao (la fève mais également la pulpe fermentée), jusqu’au peyotl et les racines de datura.
La quasi-totalité des peuples amérindiens Nord-américains utilisent des plantes psychotropes, un usage plus ancien que le 16ème siècle[1]. Malheureusement, les textes européens datés des premiers contacts expliquent rarement l’usage des psychotropes et les croyances sous-jacentes. Cette compréhension, dénuée de toute dimension historique, extrapole des observations modernes. Les spéculations sur le shamanisme, la médecine naturelle, la spiritualité indienne présentent les comportements religieux amérindiens enveloppés de primitivisme. La description de ces religions dites « naturelles » oscille entre un pôle négatif (croyances et superstitions des sauvages) et un pôle positif (connexion authentique avec les forces naturelles). Ces spéculations reflètent les mouvements d’opinion de la société américaine face à la disparition des cultures amérindiennes. Elles ne nous apprennent rien sur les structures sociales amérindiennes et leur histoire.
Les classifications des Européens qui séparent boissons fermentées et plantes psychotropes ne correspondent pas aux usages des Amérindiens. Partout où ils brassent de la bière, ils ajoutent des plantes qui renforcent et modifient les effets souvent modérés d’une bière faiblement alcoolique. Une liste non exhaustive en plus des plantes déjà citées: “crazy medicine” (root of Lotus Wrightii), “make noise” (Cassia Couesii root), “medicine sticks” and aromatic root or roasted seeds of Canotia holocantha. Les Apaches White Mountain ajoutent parfois des racines de Datura meteloides et d'autres plantes à leur bière tulapa. La liste des plantes stimulantes ou psychotropes ajoutées par les Amérindiens à leurs bières est très longue et les effets attendus très variés (Yanovsky 1936). L’alternative bière OU psychotropes n’est en fait pas pertinente. Les Amérindiens ont découvert la caféine bien avant que les Européens ne "découvrent" l'Amérique du Nord.
Chaque matin, chaque jour, 85 % des Américains modifient leur état de conscience à l'aide d'une puissante drogue psychoactive : la caféine. Personne n'oserait comparer la caféine à l'alcool. La division en deux classes distinctes de ces boissons est si familière. Était-ce le cas pour les peuples amérindiens ?
Le tabac dans les cérémonies, les négociations politiques, la médecine et la vie quotidienne.
Les utilisations attestées du tabac les plus anciennes datent de 1200 ans. Des sachets en fibres de yucca contenant des feuilles de tabac sauvage (Nicotiana attenuata) ont été trouvés dans la grotte Antelope au Nord-ouest de l’Arizona (Adams & al. 2015).
Le tabac semble être l’usage le plus répandu parmi les plantes non alimentaires. Le plus ancien témoignage pour l’Amérique du Nord remonte à la rencontre de Jacques Cartier avec les Indiens iroquoien sur les rives du St Laurent en 1535. Le tabac est d’usage ordinaire et quotidien, sans rapport immédiat avec un rituel, ou une communication avec les esprits :
« Ils ont aussi une herbe de quoi ils font grands amas l’été durant pour l’hiver. Laquelle ils estiment fort et en usent les hommes seulement en façon que ensuit. Ils la font sécher au soleil, & la portent à leur col en une petite peau de bête en lieu de sac, avec un cornet de pierre ou de bois : puis à toute heure font poudre de ladite herbe, & la mettent en l’un des bouts dudit cornet, puis mettent un charbon de feu dessus, et sucent par l’autre bout, tant qu’ils s’enflent le corps de fumée, tellement qu’elle leur sort par la bouche, & par les narines, comme par un tuyau de cheminée : & disent que cela les tient sains et chaudement, & ne sont jamais sans avoir lesdites choses. Nous avons éprouvé ladite fumée, après laquelle avoir mis dedans notre bouche, semble y avoir mis de la poudre de poivre tant est chaude. » (Cartier 1535, 31)
Le même tabac sert dans des cérémonies ou négociations à caractère politique, quand on fume le calumet avec ses anciens ennemis ou ses nouveaux alliés. Les échanges entre Iroquoiens et Français annoncent ce qui se répètera à l’infini par la suite des contacts. Les Indiens apportent aux marins « force anguilles & autres poissons, avec deux ou trois charges de gros mil [maïs], qui est le pain dont ils vivent en ladite terre, et plusieurs gros melons ». En échange, Cartier fait « apporter pain & vin pour faire boire & manger ledit seigneur [Donnacona] et sa bande ». Cartier se rend au village Stadacone du chef Donnacona. Les Français apprennent à fumer le tabac avec le calumet, les Iroquoiens à boire de l’eau-de- vie. Une découverte réciproque. Le tabac est donc associé à des usages et des symboliques qui varient selon les contextes.
Chez les Hurons, les délibérations collectives se déroulent en fumant du tabac. Elles sont décrites par Gabriel Sagard, missionnaire de l’ordre des Récollets, qui séjourne parmi eux en 1623-24 : « Etant donc tous assemblés, & la Cabane fermée, ils font une longue pause avant de parler, pour ne se précipiter point, tenant cependant toujours leur Calumet en bouche, puis le Capitaine commence à haranguer en terme & parole haute et intelligible un assez longtemps, sur la matière qu’ils ont à traiter en ce conseil : ayant fini son discours, ceux qui ont à dire quelque chose, le uns après les autres sans s’interrompre & en peu de mots, opinent & disent leurs raisons et avis, qui sont après colligés avec des pailles ou petits joncs, & là-dessus est conclu ce qui est jugé expédient. » (Sagard 1632, 199)
Kinnickinnick (un mot ojibwé) signifie littéralement "ce qui est mélangé" et fait référence aux matières végétales que les Indiens mélangeaient au tabac pour le fumer. L'utilisation du Kinnickinnick était répandue en Amérique du Nord, mais les ingrédients variaient selon les régions. Dans les régions boisées, les ingrédients préférés étaient l'écorce interne de certains saules, cornouillers ou feuilles de sumac. Le mélange final ne contenait généralement qu'environ un tiers de tabac.
Dessins à l'encre de Louis Nicolas réalisés vers 1675 pendant son séjour de 11 années au Canada => Codex Canadensis | |||
Sauvage hyroquois de La Nation de gandaouaguehaga en virginie - attouguen ache de guere - Ce Jeune homme a fait en ma Presance son Essay de guerre se faisant arracher des ongles, couper le bout du nés par ses camarades qui le menoint comme en triomphe au tour du bourg voulant par la qu'on sceut qu'il soufriroit genereusement tous les tourments que les Ennemis de guerre lui fairoit souffrir en cas qu'il fut prix. | Capitaine de La Nation des Illinois, il est armé de sa pipe, et de son dard. | Sauvage de Nation outaouaks - Pipe - sac a peetun [tabac]. | Roy de La grande Nation des Nadouessiouek. Il est armé de sa Massue de guerre qu'on nomme pakamagan, Il regne dans un grand Pais au dela de la Vermeille. [Sioux, vivant dans l'actuel Minnesota avant 1700, maintenant dans l'est du Dakota] |
De même, à l’autre bout du sous-continent, sur les bords de la mer Caraïbe, pas de boisson fermentée mais du tabac pour accompagner un festin. En 1684, Henri Joutel accompagne Cavelier de La Salle dans sa 3ème expédition vers l’embouchure du Mississippi : « Ce cortège nous conduisit ainsi dans la cabane du Chef, où ayant esté peu de temps, on nous mena dans une cabane plus grande à un quart de lieue de là ; c'estoit la cabane où se font les réjouissances publiques, & les grandes assemblées. Nous la trouvâmes garnie de nattes pour nous asseoir ; les anciens se rangèrent assis autour de nous, & on nous apporta à manger de la sagamité qui est leur potage, des petites fèves, du pain du blé d'inde, & d'autre qu'ils font avec de la farine cuite, & enfin on nous présenta à fumer. » (Joutel 1684, 215)
Le même Joutel témoigne que les cérémonies des prémices du maïs ne s’accompagnent d’aucune boisson fermentée dans la région du Mississippi : « Lorsque les blés sont murs, ils en cueillent une certaine quantité, dans une bannette, ou corbeille, & cette bannette est mise sur un siège ou manière d'escabeau de cérémonie, qui est destiné pour cela, & ne sert que dans leurs mystères, lesquels ils ont en grande vénération. La bannette, & le blé posé sur le vénérable escabeau, un vieillard étend les mains dessus, & parle longtemps ; ensuite le même vieillard distribue le blé aux femmes, & il n'est permis à personne de manger de blé nouveau, que huit journées après la cérémonie. On peut voir qu'ils veulent par là, comme offrir ou bénir les prémices de leur moisson. Lorsqu'ils font des assemblées, & que la sagamité [bouillie de maïs], qui est le plus essentiel de leur repas, est cuite dans un grand pot, ils mettent ce pot sur l'escabeau de cérémonie, & un vieillard étend les mains dessus, & marmotte longtemps entre ses dents, certaines paroles, après quoi on la mange. » (Joutel 1684, 225-226).
Les boissons à base de plantes caféinées ou vomitives.
Elles servent lors de cérémonies collectives : grandes réunions de guerriers avant de partir en guerre, décisions collectives, festivités diverses. Une décoction de feuilles et baies d’Ilex vomitoria Ait. (yaupon, yapon, yupon) ou d’Ilex cassine L. (dahoon) riches en methylxanthines est chauffée pendant plusieurs jours, puis bues en grandes quantités. Ce puissant vomitif s’accompagne d’effets hallucinogènes. Il est connu dans la littérature sous les noms de cassiné ou de boisson noire. Son usage est répandu dans le Sud et le Sud-est, régions natives de la plante.
Jacques Le Moyne de Morgues, peintre-soldat a illustré et commenté une scène rituelle de consommation du casiné parmi les Indiens Timucuas. Voici comment il décrit le rôle de cette boisson vomitive et hallucinatoire dans la préparation des expéditions guerrières :
« Le roi ordonne aux femmes de préparer le casiné, breuvage fait de feuilles de certaines plantes dont on exprime le suc. Puis, l’échanson la présente au roi, dans un coquillage, puis il passe ce récipient aux autres assistants. Ils apprécient tellement ce breuvage que personne n’est admis à le boire dans l’assemblée s’il ne s’est signalé par son courage à la guerre. Cette boisson est à peine avalée qu’elle vous met en sueur. Aussi, ceux qui ne pouvant pas la garder, la rejettent, ne se voient rien confier de difficile, ni aucune charge militaire. Après l’absorption de ce breuvage, on peut rester vingt-quatre heures sans rien boire ni manger. Le casiné nourrit et fortifie le corps, mais ne monte pas à la tête. » (Le Moyne de Morgues 1591, Légende de l’image Comment les habitants de Floride délibèrent sur les choses sérieuses). Donc ni ivresse, ni fermentation alcoolique !
Cette ingestion constituait une épreuve de résistance. Les Timucuas et les autres peuples amérindiens du Sud-est utilisaient les feuilles et les tiges en infusion appelée asi ou boisson noire, destinée à purifier les hommes et unifier les groupes de guerriers. La cérémonie comportait un vomissement (d'où l'épithète vomitoria) provoqué par la grande quantité de boisson ingérée. La substance active est la caféine que les variétés sauvages d’Ilex contiennent en forte proportion : « S’il y a quelque chose à traiter, le roy appelle les jaruars, c’est-à-dire leurs prêtres et leurs anciens, et leur demande leur advis ; puis il commande que l’on fasse du casiné, qui est un breuvage composé de fueilles d’un certain arbre ; ce casiné se boit tout chaud. Il boit le premier, puis en fait donner à tous l’un après l’autre dedans le vase mesme, qui tient bien une quarte, mesure de Paris. Ils font si grand cas de ce breuvage, que nul ne peut boire en ceste assemblée s’il n’a pas fait preuve de sa personne à la guerre. Davantage ce breuvage a telle vertu, qu’incontinent qu’ils l’ont beu ils deviennent tout en sueur, laquelle estant passée, oste la faim et la soif pour vingt-quatre heures après. » (Laudonnière 1564, 10)
En 2012, les analyses chimiques de résidus organiques sur des tessons de gobelets datant de 1050 à 1250 après J.-C. et provenant du grand site de Cahokia et de sites voisins plus petits dans l'Illinois ont révélé la présence de Black Drink. Cette découverte capitale a permis d'identifier la théobromine, la caféine et l'acide ursolique comme biomarqueurs des espèces d'Ilex (houx) utilisées pour préparer la boisson noire, importante sur le plan rituel, contenue dans les poteries. Cela confirme que Cahokia était un site amérindien majeur sur le cours moyen du Mississippi où des rituels avaient lieu pendant une période que les spécialistes considèrent comme une époque charnière de développement du complexe culturel mississippien. Les plantes Ilex ne sont pas originaires de la régions de Cahokia. Leur consommation sur place impliquait un vaste réseau commercial pour les faire venir des contrées de l'est ou du sud du sous-continent américain. Les analyses à venir devraient permettre de combler les lacunes chronologiques entre 800 et 1600, soit l'ensemble de la période Mississippienne et des Cultures associées. Patricia Crown conclut : “Premièrement, la documentation de la boisson noire vers ∼1050 après J.-C. est la plus ancienne utilisation précontact connue. Deuxièmement, elle démontre la présence de houx Yaupon ou Dahoon loin au nord de leurs distributions naturelles, indiquant leur transport délibéré. Troisièmement, elle suggère que les gobelets ont pu être fabriqués spécifiquement pour jouer un rôle dans les cérémonies de la Boisson Noire. Quatrièmement, elle renforce d'autres preuves de l'existence d'un culte de fertilité/cycle vital à Cahokia qui incluait les cérémonies de la boisson noire. Plus important, elle conforte les suggestions antérieures selon lesquelles Cahokia a joué un rôle important dans les développements religieux ultérieurs du Sud-Est.” (Crown 2012, 13947-48)
Les cultes de fertilité organisés à Cahokia ont-ils inclus les produits issus du maïs, notamment la bière ? Faute de recherches dédiées à cette question, celle-ci reste en suspens.
Osceola, ou mieux asi-yahola signifiant Black-Drink singer, un chef Séminole légendaire de Floride. Il conduit la Guerre Creek (1813-1814) provoquée par le déplacement forcé du peuple Creek vers les régions de l’ouest.
Une autre boisson rituelle amérindienne est à base de cacao. Sa nature stimulante provient de la théobromine contenue dans les fèves et le mucilage qui les enveloppe, de la caféine dans une plus faible proportion. Son utilisation avant l’arrivée des Espagnols a été démontrée par l’analyse de résidus organiques conservés dans des gobelets découverts à Pueblo Bonito (Chaco canyon, Nouveau Mexique). Les gobelets datent des années 1000-1125 (datation basée sur le style décoratif), époque de forte intégration ou influence entre les sociétés mésoaméricaines et celles du Sud-ouest. Le cacaoyer (Theobroma cacao) pousse dans les régions chaudes et humides de Mésoamérique. Sa présence dans la région septentrionale du Chaco suppose un réseau étendu d’échange de produits de prestige. En Mésoamérique, la boisson est un mélange de fèves moulues avec de l’eau, de la farine de maïs, du piment et d’autres aromates. C’est une boisson rituelle consommée par une élite. P. Crown avance qu’il en était de même dans la région du Chaco au 11ème siècle. La découverte des gobelets et pichets analysés dans une cache à Pueblo Bonito laisse penser que leur usage était réservé à une petite fraction de la société (Washburn 2011, Crown 2015).
Cette découverte ne nous dit rien du statut ou de l’usage de la bière dans la même région vers le 11ème siècle. Elle confirme néanmoins l’existence dans le Sud-ouest de sociétés amérindiennes hiérarchisées, techniquement avancées et intégrées dans un large réseau régional à la fois social et marchand. Le cacao qui parvient jusqu’au Rio Grande est échangé contre des produits locaux, les turquoises par exemple[2], ce qui suppose un commerce local.
Les plantes psychotropes et les bières amérindiennes.
La liste des plantes psychoactives utilisées par les Indiens d'Amérique du Nord est assez longue. Cependant, les récits historiques de leurs usages spécifiques sont assez rares, surtout quand il s’agit de la période des premiers contacts.
La Genista (Cytisus canariensis) est originaire de la région nord-américaine et bien connue des tribus amérindiennes pour ses propriétés psychoactives. L'utilisation des haricots Mescal (Sophora secundiflora) remonte à neuf mille ans. En Amérique du Nord, les Arapaho et diverses tribus de l'Iowa utilisent ces haricots depuis des siècles. Les haricots sont couramment utilisés comme hallucinogène sans danger pour leurs rituels de "Danse des Haricots Rouges". Le cactus Peyote (Lophophora williamsii) peut provoquer des hallucinations visuelles réalistes. Le peyotl est plus couramment utilisé au Mexique, où il pousse en plus grande abondance.
Le cactus Saguaro (Carnegiea gigantea) pousse dans le Grand Sud-Ouest et au Mexique. Il a été un médicament important pour les Amérindiens. Le fruit est généralement apprécié, mais diverses parties de la plante sont psychoactives.
Le Sweet Flag (Acorus calamus) est surtout utilisé par les tribus amérindiennes du nord des États-Unis et les Indiens du Canada (en particulier les Cris). Le Sweet Flag aide à lutter contre la fatigue, à soulager les douleurs mineures (comme les maux de dents et les maux de tête) et à traiter l'asthme. Généralement, les racines sont mâchées. La Toloache (Datura stramonium) est également connue sous le nom de Toloatzin ou Jimpson Weed (famille des solanacées). La toloache est le plus souvent employée par les tribus du sud-ouest américain (notamment les Zuňi). C'est un hallucinogène puissant également mis en œuvre à de nombreuses fins médicinales.
Par conséquent, nous savons peu de choses sur le rôle des psychotropes avant le XVIe siècle et encore moins sur les changements provoqués par l'arrivée des Européens. La plupart des hypothèses dérivent des coutumes aztèques plus connues qui, comme la bière de maïs, sont censées avoir été adoptées par les Indiens du Sud-Ouest aux alentours du 10ème siècle. La littérature a fait de l'utilisation rituelle de psychotropes et du chamanisme une caractéristique culturelle amérindienne, sans qu'aucune donnée historique fiable ne remonte au-delà du 19ème siècle.
D'autres chercheurs ont souligné que les techniques corporelles jouaient un rôle aussi important que les plantes ou les boissons psychotropes :
« Lorsque les peuples amérindiens voulaient modifier la conscience - dans le cadre de la quête de vision, par exemple - ils le faisaient avec des disciplines comme le jeûne, la concentration, l'isolement et la privation de sommeil. » (Moerman 2014, 4)
L'évaluation du poids culturel relatif de ces dernières par rapport aux boissons fermentées est tout simplement hors de portée de nos jours sans données archéologiques précises.
[1] Hauffe (2019, 10) “Special use, botanicals such as tobacco, nightshade (https://fr.wikipedia.org/wiki/Solanaceae), and sumac, are markedly more visible throughout the American Bottoms during the Emergent Mississippian era than what is found in other Late Woodland sites to the south (Williams 2000). This is not to say such botanicals do not find their way into the archaeological record of southern sites during these earlier times; however, their inclusions are only found in feasting contexts or other areas considered to be of special use (Kassabaum 2014, Mitchem 2016, Vanderwalker et al 2017)”.
[2] Les turquoises extraites des gisements de Cerillos (Nouveau Mexique) ont été retrouvées au nord du Mexique et à Chalchihuites, mais également à Chichen Itza dans le Yucatan, possédant la même signature par activation neutronique (Kelley, 2000).