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2 - Les textes de Vindolanda relatifs à la brasserie
Une douzaine de tablettes seulement, parmi quelques centaines, traitent de question de brassage. Mais cette poignée de textes a une grande valeur. Chaque document apporte une nouvelle information sur les techniques de brassage et le commerce de la bière et des grains. Certains confirment ce qu'on savait de la place de la bière dans les sociétés nordiques à cette époque. D'autres apportent de nouvelles données sur le malt, le malteur et le recyclage par le brasseur des drêches revendues comme aliment pour bétail. Les historiens de la bière ne disposaient que des écrivains romains comme source quasi unique. Ils devaient s'appuyer sur ces buveurs de vin et détracteurs de bière. Les tablettes de Vindolanda leur offrent désormais une riche documentation. Par-dessus tout, ces documents sont issus de la vie économique réelle, pas de la création littéraire.
2.1 Liste des tablettes de Vindolanda relatives à la brasserie
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Tablette 180 |
Compte pour un volume total de blé de 320 modii (≈2758 litres) |
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Tablette 182 |
Mention du brasseur nommé Atrectus |
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Tablette 185 |
Faeci = drêches de brasserie |
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Tablette 186 |
1 metretes (54 litres) de ceruesae (bière celte), valeur 8 asses |
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Tablette 190 |
Ceruesae (bière celte) 2 modii (17,2 l), 4 modii (34,4 l) d'orge ceruesae (bière celte) 3 modii x sextarii (25,8 l + …) |
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Tablette 191 |
Mention du Braces = malt |
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Tablette 343 |
119 modii = 1025 litres de malt sans radicelles |
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Tablette 348 |
Vente de bracis = malt |
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Tablette 482 |
Mention d'un Ceruesarum = brasseur |
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Tablette 581 |
Mention d'un Ceruesarum = brasseur |
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Tablette 595 |
Braciarium ? = malterie ? |
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Tablette 628 |
Demande de bière pour les soldats au préfet Cerialis. |
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Tablette 645 |
Sortie de malt (bracis) stocké en magasin contre paiement |
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Tablette 686 |
Mention d'un Braciarum = malteur |
2.2 Datation des tablettes de Vindolanda
Robin Birley a isolé 5 périodes d’occupation et de construction de la forteresse de Vindolanda :
- Vers 85-92 : construction initiale du fort.
- Vers 92-97 : élargissement du fort.
- Vers 97-103 : extension progressive du fort.
- Vers 04-120 : hiatus et ré-occupation du fort.
- Vers 120-130 : abandon partiel du fort (lien avec le début de construction du mur d'Hadrien en 122 ?).
Les tablettes ont été rédigées pendant les périodes 2 et 3, entre les années 92 et 103, en majorité avant 102. Ce sont des notes officielles portant sur le commerce avec le camp de Vindolanda, les affaires des officiers, personnelles ou domestiques. Le lot le plus important concerne la correspondance de Flavius Cerialis, préfet de la 9ème cohorte des Bataves et celle de sa femme, Sulpicia Lepidina. Quelques unes proviennent de sous-traitants ou marchands civils, par exemple Octavian, l’auteur de la tablette 343, un entrepreneur et malteur, sans doute un civil, faisant commerce de blé, d’orge, de malt, de pelleterie et de tendons.
2.3 Unités de mesure usitées par les textes de Vindolanda
Les grains, le malt et les sous-produits du brassage comme les drêches étaient mesurés en volume, pas au poids. La bière était aussi comptabilisée en unité de capacité, le plus souvent des amphores ou des récipients de tailles standardisées. Ce système permettait un rapprochement facile et rapide des volumes de grains employés ou vendus pour faire de la bière, des volumes de malt produit et des volumes livrés de bière finie.
Le modius et sa subdivision le sextarius sont les unités de volume les plus communes. Dans les textes de Vindolanda, elles servent à mesurer les liquides (bière, vins, huile) et les 'produits secs' (grains, malt, drêches par ex.). Il existe aussi des références au metreta de bière (T. 186). Ces unités sont écrites en abrégé, modius (pluriel modii) par m avec un trait au-dessus, sextarius (pluriel sextarii) par s divisé par un trait. Le demi est indiqué par semis, abrégé en s.
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Unités romaines |
Volume (litre) |
Gallon : pint |
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1 modius = 16 sextarii |
8,62 |
1,93 : 15,44 |
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1 sextarius |
0,54 |
0,12 : 0,96 |
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1 metreta = 100 sextarii |
53,8 |
12 : 96 |
Nous connaissons la capacité de la plupart des containers dans lesquels l’approvisionnement de Vindolanda était transporté. Beaucoup d’amphores intactes ont survécu aux naufrages ou dans les tombes. Les tonneaux étaient réemployés comme renforts pour les puits. Les archeologues ont pu calculer leurs contenances. Les signes peints (tituli dipinti) sur les amphores, en rapport avec leur contenu et leur volume, donnent des chiffres très proches des capacités calculées. Noter que le terme amphora dénote à la fois un type de récipient et une unité de mesure romaine équivalent 3 modii, c'est-à-dire 25.8 litres or 46.3 pints.
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Type d’amphore (contenu usuel) |
Capacité (modii) |
Litres (min-max) |
Gallons |
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Barrels (vin, bière) |
40,6 à 156,6 |
350-1350 |
77-297 |
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Dressel 1 (vin) |
2,8 à 44,5 |
24 |
5.28 |
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Dressel 2-4 (vin) |
3,5 à 55,7 |
26-34 |
5,72-7,48 |
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Dressel 20 (huile d'olive) |
6,9 à 111,4 |
40-80 (60-65 moy.) |
8,8-17,6 |
Le denarius est la base du système de monnaie romain, une pièce d’argent mêlé de bronze. La valeur des aliments de base se calculait en denarius, sestertius et as. Leur équivalence et valeur de change sont données ci-dessous, à partir du denarius.
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Denarius |
Sestertius |
Dupondius |
As (asses) |
Semis |
Qadrans |
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Argent |
Laiton |
Laiton |
Cuivre |
Laiton |
Cuivre |
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1 |
4 |
8 |
16 |
32 |
64 |